C’est un levier dont les collectivités locales et acteurs privés doivent se saisir pour dynamiser l’économie locale et la réalisation de projets. Tel était le message de l’élu régional Yannick Neuder, venu expliquer en Préfecture les enjeux et possibilités des fonds européens. L’occasion de faire le point sur l’argent encore disponibles et sur les projets déjà réalisés dans le département.
Yannick Neuder, vice-président de la Région AuRA délégué à l’enseignement supérieur, la recherche, à l’innovation et aux fonds européens, était le 5 juillet dernier à la rencontre des acteurs publics et privés du département de l’Isère afin de mieux faire connaître les possibilités de financements des projets via les fonds européens.
Depuis 2015, 751 ont été soutenus en Rhône-Alpes pour un montant de 147,7 M€ dans le cadre du Fonds européen de développement régional, le Feder. Parmi eux, 70 sont Isérois pour un cumul à hauteur de 26 M€. Exemples récents ? « Le projet HYWAY, coordonné par Tenerrdis, qui concerne le développement de stations hydrogène et qui a permis de préfigurer le projet Zero Emission Valley. Il est soutenu à hauteur de 387 544 € par le Feder.» Dans un autre genre, citons le projet « numérique dans les écoles et le périscolaire à Fontaine », porté par la commune de Fontaine, qui a pour objectif de se saisir du numérique comme outil d’amélioration des formations, et de faciliter les apprentissages des enfants, de lutter contre l’illettrisme et l’échec scolaire. Il est soutenu à hauteur de 256 506 € de Feder. A Grenoble, la rénovation énergétique du groupe scolaire Ampère a été soutenue à hauteur de 653 000 € par le Feder.
Accueillis en préfecture, près de 150 participants, élus et représentants des consulaires, ont ainsi échangé autour des projets susceptibles de bénéficier d’un de ces financements. Au total, les principales politiques de l’UE pour la période 2014-2020 se déclinent via la politique agricole commune (PAC- financée par le FEADER), la politique de cohésion (ou politique régionale) financée par le Feder et le FSE à hauteur de 256 Md€, et les politiques thématiques (qui se déclinent en programmes thématiques gérés par la commission européenne, telles que recherche et innovation, mobilité, environnement, culture…) à hauteur de 237,8 Md€.
« En Rhône-Alpes, 40 % des dossiers programmés jusqu’à 2020 sont validés, sachant que ceux qui seront déposés les derniers pourront être payés jusqu’en 2023. On est d’ores et déjà à 15 % de projets payés. Concernant le programme opérationnel (PO) de la Région, sur les fonds Feder et FSE, avec ses 70 projets l’Isère est le deuxième département de la Région en termes de retombées, avec 26 M€ déjà acquis. Les principaux bénéficiaires étaient des acteurs privés, des établissements publics et évidemment des collectivités locales ». Au total, ce PO se portera pour l’ensemble de la Région à 509 M€ dont 300 M€ qui restent à programmer.
Concernant les axes prioritaires Feder en Rhône-Alpes, on trouve le renforcement de la recherche, pour lequel 98,8 M€ ont déjà été programmés mais dont 61 M€ restent à programmer. L’amélioration de l’accessibilité de l’information et de la communication (30 M€ à attribuer contre 48 M€ déjà attribués).Renforcer la compétitivité des PME (28,6 M€ à attribuer contre 60 M€ déjà attribués). Le soutien à la transition vers une économie à faible émission de CO2 (56,8 M€ à attribuer contre 96,7 M€ déjà attribués).
La protection de l’environnement et l’utilisation des ressources durables (31 M€ encore à attribuer contre 49,4 M€ déjà attribués). L’aide à la création d’entreprises pour les publics éloignés de l’emploi (23,6 M€ à attribuer contre 32,4 M€ déjà attribués). Le soutien au programme régional de formation (28,9 M€ à attribuer contre 107,9 M€ déjà attribués).
L’Essor – lundi 23 juillet 2018 – Caroline Thermoz-Liaudy
Mobiliser tous les crédits disponibles
Devant les représentants des organismes susceptibles de porter des projets éligibles à un financement européens, Yannick Neuder expliquait. « Le Brexit aura pour conséquence une baisse des fonds européens de l’ordre de 13 à 15 Md€ par an. La France deviendra ainsi le deuxième pays contributeur après l’Allemagne […] Il y a de l’argent disponible, et il faut que les élus sachent que c’est un levier. Il serait donc idiot et illogique de rendre des crédits d’autant que nous sommes fortement contributeurs. L’Isère est très présente sur certains sujets et on sait qu’on consommera tous les crédits, mais sur d’autres thèmes on peut encore travailler ». Nous devons nous saisir de ces opportunités ». Le budget total de l’UE 2014-2020 est de 1 087 Md€, avec une contribution de 12 à 13 % par la France (8 Md€ en 2015), contre 19 Md€ pour l’Allemagne et 9 Md€ pour le Royaume-Uni.