« Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion » et la passion est bien une valeur sure pour Henri Jaussaud, artisan tapissier, décorateur sellier auto, installé à Dolomieu.
Un artisan qui excelle dans un savoir-faire ancestral alliant avec aisance tradition et modernité mettant de l’audace dans sa touche personnelle, de la précision dans le geste et un doigté qui s’exprime sur tous les styles du classique au contemporain. S’il est spécialiste du cuir et du tissu, il garde la même philosophie dans la sellerie. Adolescent, il voulait se consacrer à la mécanique. Il prendra cependant un chemin de traverse, intégrant à 16 ans une formation de tapissier sellier. Sa carrière,il la déroulera pendant 25 ans au sein du bureau d’études de la marque « Ligne Roset » en tant que tapissier prototypiste avant de créer en 2007 sa petite entreprise faisant du fauteuil club sa signature avec une fabrication à la française.
S’il rénove tous types de sièges, il a créé six modèles club avec une technique des années 1920 qu’il est le seul à pratiquer, celle de la patine vieillie du cuir réalisée au tampon à la main. « Un procédé qui donne l’impression du vécu mais sur du neuf ». Une production entièrement française avec des carcasses de bois des Vosges et des peaux issues des tanneries du Sud Ouest. Un fauteuil intemporel, s’adaptant à tous les intérieurs. Professionnel averti, il conseille des clients et maîtrise les réparations apportant là encore sa touche créative et innovante et son expertises technique amenant de la modernité dans les matières et les couleurs. il a une certaine prédilection pour la sellerie automobile : il raconte comment il a rénové une Alfa Roméo restée des années sur le parking de la Juventus à Turin. Autre volet de son activité : la repigmentation sur des sièges en cuir pour leur redonner les couleurs d’origine. Un travail long fait de plusieurs étapes pour lesquels il utilise des produits issus du réseau national « Technique Assisance cuir ».
Son esprit créatif de designer lui permet de ne rien se refuser avec des créations contemporaines pour une clientèle d’hôtels restaurant haut de gamme entre autres. Même si les carnets de commandes sont bien remplis pour une année, il songe à la retraite et aimerait transmettre son savoir-faire…
L’Essor – vendredi 15 juin 2018 – Patricia Perry Tricoche