La CAPEB Isère opposée au prélèvement à la source

Le Courrier Liberté Eco – vendredi 8 juin 2018 – Éliséo Mucciante et Élisa Paris
«Le prélèvement à la source, c’est une augmentation du coût de nos entreprises, et ce n’est pas à l’entreprise de financer ça ! » Jean-Noël Antoine, Président de la CAPEB de l’Isère, syndicat patronal qui regroupe un millier d’adhérents parmi les 8000 entreprises du bâtiment de l’Isère a profité de l’assemblée générale pour dire son opposition au projet. La crise économique a fortement impacté les entreprises artisanales durant de longues années en laissant des traces. Le patient va mieux, mais il est encore convalescent. Nul n’était besoin de lui ajouter de la complexité à une gestion économique qui n’en manquait pas. Et puis, le secteur avait déjà beaucoup de fers au feu, à commencer par le manque de vocations qu’il suscite encore et qui nuit à sa bonne marche. « Effectivement, nous sommes dans ce paradoxe de reprise où, d’un côté, il y a encore beaucoup de chômage et de l’autre, des entreprises qui peinent à trouver du personnel qualifié ! » explique le président de la CAPEB Isère. Et d’ajouter : « Evangéliser les parents pour leur montrer que nos métiers sont de beaux métiers, qu’ils ne craignent pas les délocalisations, est devenu pour nous essentiel. Pour ce faire, nous travaillons énormément sur l’apprentissage et la transmission du savoir. La formation continue, aussi… Bref, la CAPEB se doit de jouer à fond la carte de l’artisanat ! ».
« IL Y A EU LA CRISE, ET MAINTENANT, LA SORTIE DE CRISE »
Pour en revenir au prélèvement à la source qui occupe tous les esprits, à quoi fait-il précisément allusion ? Il faut savoir qu’aujourd’hui, l’impôt sur le revenu est payé un an après la perception de ce revenu. Par exemple, en 2018, nous paierons l’impôt sur les revenus perçus en 2017. Les instigateurs de la réforme ont vu dans ce décalage un engendrement de difficultés de trésorerie pour ceux qui connaissent des changements de situation ayant un impact sur leur revenu et/ou sur leur impôt sur le revenu. Avec le prélèvement à la source, l’impôt est payé au moment où le revenu est perçu. Ainsi, en 2019, nous paierons l’impôt sur les revenus perçus en 2019. Dès lors, pour les revenus des indépendants (et les revenus fonciers), l’impôt sur les revenus de l’année en cours fera l’objet d’acomptes calculés par l’administration et payés mensuellement ou trimestriellement. Des tracasseries supplémentaires qui auront forcément un coût qui irrite Jean-Noël Antoine : « C’était déjà devenu compliqué de faire soi-même sa fiche de paie… Pour ceux qui les délocalisent chez un expert-comptable, du conseil en plus, des questions de salarié relayées par l’employeur à l’expert-comptable, etc. Concrètement, 10 % de plus à prévoir au niveau du traitement de la fiche de paye ! » Même son de cloche pour Sabine Basili, Vice-présidente de la CAPEB nationale, qui était de l’assemblée générale et pour qui « le prélèvement à la source pose problème depuis le début. » « Pourquoi ne pas avoir tout bonnement généralisé le prélèvement mensuel ? Beaucoup de réformes sont en cours, et c’est plutôt bien ! Les lois Travail, Elan, sur la transition énergétique, etc., ont un impact direct sur nos entreprises, et on peut toujours s’adapter. On les accompagne même du mieux que l’on peut ! Sur d’autres textes, c’est plus difficile ! On présente trop souvent des amendements qui sont rejetés… » dit-elle !
En Isère, il y a eu la crise, et maintenant, la sortie de crise. Aussi peu évident pour le bâtiment où la reprise ici s’est montrée un peu plus lente qu’ailleurs. En dépit d’un pic de reprise au quatrième trimestre 2017, la situation reste fragile. « C’est le marché de la rénovation et la performance énergétique qui nous tirent, mais les mises en chantier, ça reste très délicat. L’artisan connaît son métier et sait gérer son entreprise, mais aujourd’hui, il doit mieux savoir communiquer et anticiper. La problématique du BTP, c’est qu’on n’a pas suffisamment de visibilité. L’artisan demeure résolument optimiste. C’est pour cette raison que la plupart a gardé son personnel durant la crise, pendant que de grands groupes licenciaient ! » conclut Jean-Noël

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